L'art de ne faire qu'un à deux
Grâce à 3 de vos 5 sens, vous avez le pouvoir de coordonner tous vos faits et gestes. Le toucher, la vue et la respiration vous permettent de créer sous la selle une atmosphère idéale de positionnement coordonné. Je m'explique. L'équitation est le seul sport "individuel" qui se pratique à deux. C'est pourquoi, la coordination des mouvements du cheval avec les vôtres est obligatoire dès lors que l'objectif est commun. Le facteur de succès correspondant est tout simplement la synchronisation mutuelle : premièrement entre votre main droite et votre main gauche; deuxièmement, entre le haut et le bas de votre corps, puis troisièmement, entre vous-même et votre cheval. Pour cela, les trois sens cités ci-dessus vous sont absolument nécessaires pour parvenir à la coordination idéale de votre paire.
1."Chi va piano, va sano e va lontano"
Littéralement, "Qui va doucement, va sainement et va loin". Reprenons successivement les trois facteurs de synchronisation cités précédemment. Rien de mieux que de travailler comme si vous aviez une partition de musique à déchiffrer. Au piano, la main droite est représentée sur la portée en clé de Sol tandis que la main gauche est en clé de Fa. A cheval, la coordination de vos mouvements à droite et à gauche est tout à fait similaire à cet exemple. Entrainez-vous sur deux voltes formant un 8 à prendre conscience de la justesse du réglage de vos rênes, de l'alignement parfait de la hauteur de vos deux mains et de la force que vous y mettez symétriquement à droite et à gauche à chaque changement de mains. Déjà, avec ces trois formules, vous pourrez équilibrer votre posture si vous êtes droitier ou gaucher. Vous sentirez immédiatement quels sont vos points forts, votre côté le plus souple, les points à travailler de votre corps et comment vous ressentez vos axe et centre de gravité entre la droite et la gauche. Exercez-vous 5 minutes tous les jours pour créer une habitude afin de le faire par la suite tout naturellement.
Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin
2. L'oreille musicale
Reprenant l'exemple de la partition de piano, passons du déchiffrement à l'interprétation. Une fois la partition sue par coeur, il faut lui donner vie. Rentre en ligne de compte à ce moment, le bas du corps. Dans cet exemple : la pédale. Au piano, la pédale de gauche permet d'apporter un ton plus doux et feutré tandis que celle de droite apporte une vague de douceur et de romantisme par un effet d'amplification à la partition. Il en est de même à cheval, à la seule différence que les pédales sont exactement les mêmes à droite et à gauche ou, du moins, sont censés l'être si vous avez un cheval équilibré. Pour ce faire, je complique l'exercice. Toujours sur deux voltes formant un 8, quittez les étriers ! Et oui, pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer me direz-vous... L'absence de supports sous vos pieds va instantanément permettre de comprendre quelle est votre compensation corporelle entre le haut et le bas de votre corps. En effet, une fois les étriers retirés, vous avez tendance à concentrer entièrement l'énergie dans vos mains par un mécanisme totalement naturel d'un effet compensatoire, ce qui est "normal". Par conséquent, vos genoux remontent et vous retenez votre respiration. La coordination de vos mouvements vous amène à porter l'accent de votre jambe intérieure contre votre main extérieure afin de garder le cheval sur une trajectoire alignée entre votre corps et le sien. Détendez-vous, relâchez les jambes le long des côtes de votre cheval et continuez à faire votre 8 en toute conscience. Concentrez-vous sur vos mains alignées, toujours et encore, puis peu à peu, sur la qualité de vos aides à diriger votre cheval par l'impulsion de votre bassin et la synchronicité de vos jambes avec vos mains. Je rappelle, jambe intérieure contre main extérieure tout en ayant une qualité similaire dans la force que vous mettez. Exercez-vous 5 à 10 minutes pour concentrer votre coordination verticale de la tête aux pieds.
3. Unification des corps
Puis intervient un élément primordial, que j'ai relaté dans mon précédent article : la respiration. Lors d'un concerto, la respiration permet au pianiste de découper les phrases de sa pièce afin de lui apporter une cohérence dans l'interprétation. Avez-vous déjà essayé de lire un livre sans ponctuation ? Qu'est-ce que la vie serait monotone! C'est la raison pour laquelle, le développement de votre respiration à cheval permet de synchroniser votre rythme au sien. Pour ce faire, toujours sans étriers, commencez par inspirer profondément quand vous êtes au pas pour asseoir le poids de votre corps au milieu de la selle. Votre inspiration commence par le bas du ventre, remonte le long de votre cage thoracique, le plexus solaire et finit de circuler par votre sternum. Plusieurs inspirations profondes seront bénéfiques pour caler le rythme que vous demandez à votre cheval. A l'expiration, faites passer l'air rejeté par la bouche. Ceci vous oblige à évacuer une partie plus importante de dioxyde de carbone dont vous n'avez plus besoin. Augmentez la cadence au trot sans étriers, puis au galop. Vous comprendrez vite l'utilité de caler le rythme de votre respiration à la cadence que vous demandez à votre cheval et cela, surtout dans les transitions diminutives, c'est-à-dire, galop-trot, trot-pas. En selle, à vous de jouer ! Avec toute ma gratitude, je vous remercie d'être aussi nombreux à me suivre chaque jour sur Facebook et LinkedIn. Grâce à vous, je m'applique à coordonner au mieux mes paroles à mes actes en donnant un sens pratique aux articles que j'écris par les analyses posturales cavalier-cheval que je vous propose chaque jour. Au plaisir de rendre votre vie à cheval plus agréable, Marie Debombourg, Co-fondatrice de l'Association Equi-libre dynamique, Massothérapeute équine et humaine