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Mieux vaut prévenir que guérir
Rare sont les personnes qui mettent en pratique ce dicton. "Je n'ai pas le temps de m'échauffer". Vous êtes sûrs ? Si je vous dit que 10 minutes d'échauffement quotidien peut vous éviter 10 séances de physiothérapie suite à une blessure qui aurait pu être évitée en amont, des semaines sans monter à cheval, une rééducation coûteuse tant temporellement que financièrement; seriez-vous capable de changer d'avis ?
"La peur c’est comme un muscle, suffit de l’échauffer un peu pour que ça devienne du courage." Bertrand Blier
Ora et labora
Il faut savoir pour qui, pour quoi on travaille. En osant prendre la meilleure orientation, donnez l'envie aux autres de prendre exemple sur vous-même. Vous prenez le temps d'échauffer votre cheval, lui faire les étirements et glisser quelques assouplissements en fin de travail. Et vous, que faites-vous pour préparer votre corps à subir 1h voir toute une journée de transitions pas-trot-galop ? À juste titre, je rappelle que le pansage n'est pas un échauffement (rires). Et inutile de vous gaver de magnésium par cure alternant vitamine C et B le soir en arrivant. Alors si vous souhaitez éviter claquages, courbatures ou autre déchirement musculaire, permettez-moi de vous aiguiller quant à un bon échauffement. Et oui ! Un échauffement, un vrai. Parce qu'une ceinture poids lourd s'obtient par un entrainement quotidien de plusieurs heures sur des mois de préparation qui pourtant se résume en 10 rounds de 3 minutes, avec pour seule distraction, une jolie fille qui tourne les panneaux au milieu du ring.
Morale
Ne perdez plus de temps à commenter toujours les imperfections des autres car le travail que l'on fait sur soi-même est contagieux. Tâchez de vous perfectionner, les efforts que vous ferez accélérerons votre évolution. Nous sommes responsables de toute conséquence des choix que l'on fait dans la vie. "J'ai régulièrement des crampes et des courbatures". "J'ai mal au bas du dos !" Avez-vous déjà cherché la réelle raison ? Par cette question j'entends, la cause initiale, et non quelques excuses inventées pour vous convaincre que le problème vient de l'extérieur.
Mise en pratique
10 minutes changeront votre initialisation sportive pour une meilleure monte, vous serez clairement plus souple, par conséquent plus détendu et votre cheval le sentira. En premier lieu, je concentrerai cet article sur les 3 parties les plus utilisées à cheval : le grand dorsal, les adducteurs et les chevilles.
1. Les trapèzes et le grand dorsal : La position de vos épaules permettent un recul de vos omoplates qui sont une extension de votre sécurité à cheval. Plus vous fermez les omoplates (ou ouvrez les épaules, le mécanisme est le même), plus le muscle du grand dorsal vous servira de protection à votre colonne. L'assouplissement de cette partie musculaire est particulièrement convoitée et je vous invite à le faire régulièrement si ce n'est tous les jours. On a tous chez nous un livre de stretching qui nous a été offert et qu'on n'a à peine ouvert; dans ce cas, je vous invite à le feuilleter. Si ce n'est pas le cas, les recherches googleliennes vous informeront tout aussi bien en vidéos mais le mieux évidemment c'est de forger votre propre série d'exercices par les conseils d'un professionnel. Apprenez à étirer vos muscles de manière efficace dans le but d'échauffer les parties qui seront les plus utilisées. L'exercice le plus courant évidemment est celui des rotations des bras en avant surtout. Vous pouvez aussi ramener avec votre main droite votre coude gauche sur votre épaule droite et inversement. La ceinture lombaire est votre seul moyen de protéger votre colonne vertébrale en position correcte du moment où votre bassin l'est, ce qui m'amènera à traiter ce sujet dans un prochain article.
2. Les adducteurs : La partie que l'on pense le moins à étirer et pourtant celle qui peut vous éviter bien des claquages ! "J'ai une sciatique..." Cette phrase vous dit quelque chose ? Ne cherchez pas plus loin. Le grand adducteur est innervé (passage du nerf) par le nerf sciatique. Vous comprendrez dès à présent combien est-il important de renforcer sa musculature mais également de l'assouplir. Passez en revue le nombre de fois que vous vous servez de ce muscle sous la selle, il vaut bien 5 minutes de stretching, qu'en pensez-vous ? N'attendez-pas la fin de votre lecture de cet article pour mettre en action votre volonté. Faites-le, vous vous sentirez bien mieux après quelques séries d'étirements. Dans le prochain article, je parlerai du muscle du psoas. Si peu connu du grand public équin mais tant utile, restez à la page !
3. Les chevilles : Chanceux/se est celui/celle qui n'a jamais eu de tendinite, entorse, déchirure du tendon d'Achille ou autre blessure... Parce que le poids de notre équilibre réside au fond des étriers, ce sont elles qui nous portent toute la journée. Comment agir en bonne et due forme afin de garantir une longévité à ces deux articulations qui vous permettent de rester en suspension aussi longtemps ? Voici en images un exercice qui assouplira et renforcement vos chevilles. Bien sûr, il n'est pas exhaustif, pensez à parcourir votre livre de stretching qui dort sur votre table de nuit. Il sera plus utile ouvert. Les flexions et extensions que vous entrainez sans le poids de votre corps seront bien plus bénéfique à cheval. L'articulation en elle-même est aussi complexe que celle de l'épaule qui sera au prochain sujet également.
En espérant vous avoir donné quelques premières pistes pour soulager vos maux, enrichir votre souplesse et articuler au mieux votre position, je vous invite à partager cet article autour de vous mais surtout de le mettre en pratique.
Au plaisir d'améliorer votre quotidien à cheval,
Marie Debombourg, Massothérapeute équine et humaine, spécialiste du dos, thérapeute reconnue ASCA, co-fondatrice de l'Association Equi-libre dynamique